Quel spectacle, cette mer qui vient déposer ses vagues écumantes sur les galets tréportois dans un joyeux tintement. On ne se lasse pas de ces couleurs fauves et du cri des mouettes mêlé au bruit des galets qui roulent. C’est à moins de cent kilomètres de la maison et pourtant à chaque fois, on a l’impression de redécouvrir les lieux. 

 

DSC_0069-copie-1.JPG

Un cahier de brouillon,  un stylo, et hop, inconfortablement assise sur les galets, alors que chacun vaque à la paresse et aux jeux de plage... j’enquête! «ca... on peut! c’est pas comme si, j’étais une grosse curieuse!».
J’observe... j’écris... je plisse les yeux, pour mieux analyser... et au pire, je commente... si ce n’est, de demander à mes enfants de jouer les espions pour moi. 
Voilà, comment va naitre ces quelques banales histoires, quelques moments qui se voulaient anodins mais que je vais éterniser.
C’est l’histoire de Dimitri, celle de «Jo», celle de «Massimo», de Rachelle et des autres...
Pendant ce temps, mes enfants bravent les galets... aïe... ouille... et moi, je me marre. Parce que, moi,  si je descends me mouiller les mollets... j’ai l’outil adéquat: les «tongs»... hey, hey!!!
DSC 0233
Et pour remonter au camping... mes «porte au loin»... hi hi hi... Elles sont défraichies, fatiguées... mais combien confortables et indispensables... pourtant... tellement «pouraves»... sniffff
DSC 0226
Dimitri a environ 7 ans. Il est le fils unique de Romane, je suis moins certaine qu’il soit aussi celui d’Odile.  Romane frôle la quarantaine, de nombreux tatouages  tapissent ses bras et avant bras longs et fins. Il faut bien avouer que nos deux Lesbiennes s’entretiennent. Loin d’être des mannequins, elles n’en sont pas moins fines, et en vue de  leur tenue vestimentaire qui ne cache pas certaines grandes marques, je suppose qu’elles sont sportives. Les cheveux sont très courts, à la garçonne, brun pour Romane, poivre et sel pour Odile. 
Assise, en haut,  sur la plage, Romane surveille son rejeton qui tente quelques expériences maritimes.
Tantôt amusée, tantôt indignée, la mère, sourit ou grimace.  Dimitri plonge la tête dans la vague qui vient d’arriver, ignorant totalement la casquette rouge qui libère son support à l’immersion. Le gamin réapparaît juste en dessous de son couvre-chef qu’il remet à sa place inititiale avec une certaine dextérité. A peine, a t’il le temps de se remettre de son court voyage sous marin, qu’il re-tente l’expérience. Il replonge, refait surface, suffoque... et recommence inlassablement. 
Si, Odile reste stoïque face aux manœuvres subaquatiques de cette chère petite tête blonde, il n’en va pas de même pour la maman tatouée, qui fronce les sourcils.
Le doigt se lève, quelques mots aussi bien inaudibles, pour lui... que...pour moi,  sont prononcés. Il va pourtant abandonner son activité et il remonte vers les deux femmes. Tout en le séchant, Romane lui fait la morale. Odile, indifférente, allume une nouvelle cigarette. J’avale ma salive, la chanceuse, moment bien agréable... j’ai arrêté de fumer et il faut bien avouer que parfois... elle me manque cette saloperie. 
Bref... 
Dimitri est maintenant bien calmé, totalement saucissonné dans la grande serviette près de maman qui pose sa tête sur le ventre de sa compagne,  en lui volant, au passage... un baisé.
 Le tee-shirt de Romane  est un peu remonté, la voilà la preuve, celle que je cherchai... il laisse apparaitre quelques vergetures, stigmates d’une grossesse, dont le fruit, éreinté... vient de bailler. 
Pendant ce temps...
Etalé de tout son long sur sa grande serviette deux places, notre Massimo Gargia du Tréport entretient son bronzage déjà parfait. 
Ses cheveux blancs sont très courts, afin de camoufler une calvitie bien avancée. Tout se doit d’être classe chez ce beau quinquagénaire aux yeux bleus, le maillot de bain bleu marine de marque Adidas, la sacoche Lacoste, le bronzage et la position. Un gros livre ouvert est posé près de lui. 
 Le téléphone sonne, il répond d’un français parfait.  Notre Massimo est surement un citadin de plus est, instruit. Massimo a du vocabulaire et parle avec éloquence, son sujet de conversation: un ami qui vient de partir pour Argeles. 
Est-il ici pour affaire ou encore aurait-il des parts au Casino... ? Cela ne serait guère impossible? Ou tout simplement une visite dans la région pour des problèmes de santé, une grande cicatrice sous sa poitrine tient preuve d’une opération importante qui mérite quelques visites régulières chez un cardiologue.
 
Bref. Quand, enfin la conversation se termine, Massimo, se lève, s’habille. Il met un short en toile de couleur moutarde (beurk), une chemisette blanche et une casquette bleu marine. La sacoche dans une main, sa serviette dans l’autre, Massimo quitte la plage avec... un petit déhanchement qui me laisse penser que notre élégant est peut-être bien (...)... mais, je ne peux ignorer la remontée difficile dans les galets pour atteindre l’esplanade. Notre Massimo est peut-être tout simplement un dandy. 
En lorgnant, le départ de Massimo, mon oeil affuté et entrainé s'arrête sur: 
Rachelle qui triture un petit bouton qu’elle a sur le menton. Son complice n'est autre qu'un petit miroir doré,  à clapets, qu’elle tient dans sa main gauche. Rachelle est menue, elle met du 34 au plus. Elle a de jolis cheveux acajous, mi-longs et très bouclés qu'elle cache sous son chapeau noir, un accessoire qui lui donne une allure d’antan. Quand, elle ôte enfin ses grandes lunettes qui lui mange le visage, on peut alors voir que Rachelle a les yeux d’un bleu très clair et aussi retombant que ceux du basset. Elle se dévêtit pour montrer sa ligne filiforme dans son maillot de bain, deux pièces,  noirs, dont le haut remplit à peine son bonnet A, qui lui donne un petit côté Jane Birking. Elle s'allonge sur sa serviette près de son amie, son antithèse, en matière de physique. Je la nommerai Emilie. La peau déjà bien bronzée, quelques rougeurs sur le haut des seins. Emilie est bien loin du 34. Elle avoisine le 48 et ne s'en formalise pas du tout.
J'ai encore beaucoup de travail à faire, de ce côté là, tiens! Petite parenthèse qui du coup va clore le chapître du jour. 
Greg, Jo et les autres...
Greg, Jo et l’ado sont dans l’eau, ils se font des passes avec le ballon «Barbie» rose de la petite Ilona. Les bustes sautent au dessus des vagues, nos compagnons ne sont pas des plus discrets ,à mon grand plaisir... je n’ai pas à inventer tous les prénoms. Ainsi, je découvre que Greg est avec sa fiancée, Sonia, qui le regarde depuis la plage et que la petite Ilona n’est autre que la fille de Jo, qui a environ trois ans... la petite qui trempe ses pieds dans l’eau hurle à son père de la regarder. On entend des: «Papa, regarde moi!» et des «Oui, ma chérie, c’est bien, ma Chérie». 
Jo porte un short long, bleu marine et un tee-shirt bleu ciel sans manche. Pour les deux autres gars qui vont l’accompagner dans l’eau c’est un short de plage. Jo n’avait pas dû prévoir le bain, peut-être même, n’a t’il pas envie de brûler... ce qui est judicieux, car, pendant que j’écris, j’en oublie le soleil et les démangeaisons ne vont pas tarder à se faire sentir.
Après un  bon bain, Les hommes retrouvent leur emplacement, pour Greg ce sera près de sa dulcinée, de l’autre côté de Sonia, c’est l’ado et derrière eux, Jo. Qui, assis sur une serviette, amasse des galets près de lui, pensif? Il va avoir une discussion avec Sonia, il montre la petite Ilona, un peu de colère se dessine sur son visage... tout me laisse penser qu’il y a là un homme seule avec sa fille et... pas de maman. Des regrets, de l’ennui? En tous les cas, Jo ne semble pas s'intéresser aux autres femmes, pourtant de jolies jeunes filles, peu vêtues, sont partout autour de lui. Jo a visiblement d’autres préoccupations. Laissons donc cet homme à ses pensées... car... cela ne nous regarde pas... :)
Le lendemain...
Waouh... c’est génial, comme dans  «plus belle la vie»... il y a une suite:
Le soleil brille toujours, je ne peux m’empêcher de me féliciter du choix que j’ai fais de partir sur la côte cette semaine là. On va donc à la plage chaque jour, histoire de parfaire le bronzage de Rebecca et d’aggraver mes brûlures que je nomme ma «homardisation». DSC 0166


On s’installe à peu près au même endroit que la veille, soit pas loin du poste des surveillants... on ne sait jamais, un petit sauvetage serait assez sympa à narrer... bref, y en a pas eu cette semaine là, et c’est tant mieux pour le pauvre touriste qui en aurait été la victime... 
Mais, par contre, incroyable... je me trouve entre notre couple de Lesbiennes et tout le groupe de «Jo». Je regarde un peu partout, qui sait, Massimo et Rachelle sont, peut-être, dans les environs... mais non!
A quelques mètres à peine de nous, les deux dames sveltes, toujours vêtues de blanc, rien ne semble avoir changé, tee-shirt et short blanc sont de nouveau installée sur les galets, comme la veille Romane à la droite d‘0dile et Dimitri à la droite de sa mère... d’ailleurs se dernier tout comme la veille a vite fais de se barrer dans l’eau et illico recommence ses pratiques, parce que là, à ce stade on en est plus à l’expérimentation. 
Romane ne va pas attendre pour se fâcher, d’emblée elle le rappelle. Il retourne vers les deux femmes, complètement hébétée. Ne s’approche pas trop, promet de ne plus le refaire. Promesse tombée à l’eau aussi rapidement que le petite tête qui va couler en laissant flotter sur la vague, une petite casquette rouge. 
Je stoppe un peu ma phase d'observation du côté de Dimitri et ses mamans. Mon indiscrétion est remarqué par Romane qui fronce les yeux. Hum, hum! 
Pas grave, je tourne la tête et reprend le fil de mon histoire concernant, Jo. J’avais penser, intituler cet épisode «l’affaire Grégory»... mais là, j’entends déjà les «hoooo!» d’indignation.
Donc, nos quatres joyeux lurons de la veille sont maintenant à notre gauche. Je mets à contribution, les enfants, encore, car nous ne sommes pas d’accord sur le prénom de Jo, c’est à dire qu’à la base, on me dit qu’il s’appelle Fredo, Reb est certaine d’avoir entendu "Jo". Finallement, après m’être fais ouspiller par ma progéniture: «t’abuse! ça ne se fait pas d’espionner les gens et patati et patata...»... mais qui est-ce qui les a éduqué comme ça, ces loupiots... y a plus de gosses, je vous le dis. 
-ouais, ouais, ouais, je sais bien tout ça... mais, c’est juste dans un but, uniquement, «journalistique»! 
Un sourire, incrédule pour eux et un rictus débile pour moi, se dessine sur nos visages. 
Bref, comme tout bon enfant, on s'exécute encore une fois. 
Des confirmations arrivent en bloc. C’est bien «Jo» et non «Frédo». Greg est bien le chéri de Sonia qu’il appelle aussi «Doudou». La petite Ilona se surnomme «Lili», *tiens, ça me rappelle qu’il faut peut-être que je me remette à mon roman. 
*Héroïne de mon Roman. 
Jo et Greg sont frères par contre nous ignorons toujours le prénom de l’ado et son rôle dans cette histoire. 
Voilà et nous n’en saurons guère plus sur ces deux familles. Le soleil chauffe fort, mes jambes démangent. Grrrrrr! Allez, un bain de mollet pour calmer ces démangeaisons. Hummm! que c’est bon!
Demain sera un autre jour, avec, peut-être, des nouvelles victimes de ma plume bien maladroite. Pour le moment je retourne au bungalow, Miguel crève la dalle... encore! Et, surtout, j’ai promis des chichis.... 
DSC 0041

Retour à l'accueil